premier volet du diptyque : MOVE /
Titre : | MOVE / au masculin |
Concept : | Eva Klimackova |
Danse : | Waldemar Kretchkowsky |
Musique : | James Brown, Un escargot vide? (arrangements Ayel Ramos), Chostakovitch |
Lumières : | Alexandrine Daloiso, Yann Le Bras |
Durée : | 30 min |
Production : cie E7KA Co-production : Les Petites Scènes Ouvertes Avec le soutien de : Pacifique / CDC Grenoble, Journées Danse Dense / Pantin, Canaldanse / Paris
MOVE / au masculin
Créé en 2013, MOVE / au masculin premier volet du diptyque, pose le corps de l’homme dans une spatialité épurée et un temps futuriste. Visage occulté, sous un casque et une combinaison dorée, corps anonyme et androgyne. Code gestuel très spécifique, décliné dans une rythmicité et une musicalité qui y répondent. Voyage ou l’imaginaire ancré sur les aspérités des mouvements et les transformations du corps, tantôt homme, femme, enfant, monstre, animal, le solo convoque des images successives qui bousculent les réprésentations.
L’article écrit par Thomas Hahn en octobre 2014
MOVE / d’Eva Klimackova crée cette ambigüité plastique qui est source de beauté et de mystère, grâce à une combinaison dorée qui cache et révèle les inteprètes. Il faut ici parler de naissance d’un diptyque, car cette tenue de cosmonaute fantasmagorique relève autant d’une plastique foetale. Dans la première partie, « au masculin », cette peau d’ours scintillante est habitée par Waldemar Kretchkowsky. L’année dernière, l’interprète d’origine l’avait pourtant « prêtée » à sa chorégraphe pour une interprétation ramarquablement différente de la même partition gestuelle. S’établissait alors une zone d’ombre intérieure, une ambiguïté plastique et sexuée, alors qu’avec Kretchkowsky le corps masculin se révèle complètement. Le mystère ne se place plus à l’intérieur mais dans la relation au monde. Kretchkowsky donne à voir l’identité masculine et son héroïsme fantasmé. Mais l’aspiration à la puissance est traversée par des doutes intimes, des interrogations sur la vraie place de cette énergie. C’est le rêve qui est au centre, jusqu’à un retour au stade enfantin.
En guisse de réponse, Klimackova danse à la suite du premier solo le MOVE / au féminin. A l’écrit, ce va-et-vient peut semer une certaine confusion. Sur scène, le diptyque n’est que source de clarification. La nouvelle création, MOVE / au féminin révèle l’identité féminine, là aussi sans stéréotypes ou caricatures, en partant d’une sensibilité individuelle pour aller vers une vérité profonde. Le lien avec le solo masculin se fait grâce au pyjama cosmique, mais Klimackova s’en extrait pour aller vers un état qui n’est pas sans rappeler le butô. L’intérpretation de la partie masculine par Klimackova et le diptyque aboutissent donc à des résultats parfaitement opposées, passant de l’androgyne à des voyages jusqu’au bout du masculin et du féminin.