CRÉATION 2009

Titres : IVANUSKA (trio)
Concept : EVA KLIMACKOVA
Danse/chorégraphie : EVA KLIMACKOVA,
CONSTANTIN LEU
Musique : PASCAL BATTUS
Plasticien : BRICE MATHEY
http: //brice.mathey.free.fr
Lumières : CEDRIC TALPIN, ALEXANDRINE DALOISO
Durée du trio: 57 min

 

Avec le soutien résidences de création :

printemps 2009 – l’Atelier de Paris – Carolyn Carlson
Juillet 2009 – Danse à tous les étages, Brest dans le cadre de résidence en partenariat avec Le Quartz
Septembre 2009 – Le Pacifique | CDC Grenoble
Octobre 2009 – DanseDense à Pantin

«…Il fait nuit. Elle fait quelques pas, aperçoit une boîte aux lettres et y jette son passeport. Ayant le sentiment que quelqu’un allait venir – «un envoyé», car on sait, qu’elle est en difficulté à présent…»

Unika Zurn – L’Homme-Jasmin, page 46

«…Quand elle essaie de lire, les lignes se chevauchent et se mélangent. Le médecin lui fait dessiner un simple carré. Impossible. Les quatre lignes ne se recoupent pas. Quand elle remue la main ce mouvement l’effraie, comme si cette main n’était pas la sienne, comme si elle appartenait à un autre corps que le sien. Un peu plus tard elle essaie de dessiner la tête d’un animal et ne peut venir à bout de ce problème : casser les dents de l’animal à l’intérieur de la gueule – elle les dessine à coté de la tête. Son sens de l’orientation est perturbé…»
Unika Zurn – L’Homme-Jasmin, page 86

Pour cette création, Je veux plonger dans un chaos pour retrouver un monde en soi, l’enfance et l’imaginaire qu’on a perdu ou qui nous a été interdit. Inspirée par l’Art brut et l’Art des fous j’aimerais retourner la peau du cliché des marginaux, des fous, des clochards … laisser sentir plutôt que comprendre, donner une permission au chaos, ouvrir. Au-delà de la première impression effrayante, violente et sauvage j’aimerais me rapprocher de la part de poésie, de rêve, de légèreté, de beauté, d’abandon, d’acceptation et d’enfance chez ces gens qui vivent hors du réel.
Malgré toute cette désespérance, misère et souffrance insondables, j’aimerais chercher une vision, une forme onirique, belle et douce de leur folie intérieure, de leur sauvagerie infantile, de leur poésie absurde, eux qui vivent dans un monde imaginaire, dans une réalité impénétrable. Dans cette recherche nous passons par l’état du corps, pour trouver une physicalité singulière des gens «hors normes», qui ont «abandonné» l’image et le contrôle de leur corps. Ils vivent plus dans l’instant, dans la spontanéité des gestes et des émotions. Leurs tics et tocs, dynamique, rythme, répétitions, obsessions, rituels, passions… sont souvent très spécifiques, radicaux et marqués.

Leurs corps comme leurs maisons sont habités par la danse avec un vocabulaire bien à eux. Ces corps / maisons abandonnés, détruits, nous allons les visiter pour sentir l’odeur des ruines et du vide, toucher le passé inconnu qui reste en nous. Aborder les fantômes d’un oubli et d’une folie douce. 

Menu